Un Boeing 707 cargo de l’armée de l’air, qui transportait de la viande depuis le Kirghizistan vers l’Iran, s’est écrasé lundi 14 janvier près de Téhéran, faisant une quinzaine de morts. Cette nouvelle catastrophe est une preuve de plus, s’il en fallait, de la vétusté de la flotte aérienne civile et militaire du pays.
Le crash du Boeing 707 cargo, acheté il y a plus de 40 ans par l’Iran, est le dernier accident d’une série de catastrophes qui ont touché la flotte civile et militaire iranienne ces dernières années. L’Iran espérait pourtant pouvoir renouveler sa flotte civile après l’accord nucléaire de 2015 avec les grandes puissances (États-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne). Mais la décision du président américain Donald Trump de sortir de l’accord nucléaire en mai dernier et la réimposition des sanctions économiques très dures contre le pays, notamment sur l’achat d’avions civils par Téhéran, ont fait voler en éclat ces espoirs.
pilote a péri dans le crash. La flotte civile iranienne a également été touchée par une série de catastrophes ces dernières années. Dernier accident en date, un avion ATR, en service depuis 2003, s’est écrasé en février 2018, près de la ville de Yasouj, à quelque 500 km au sud de Téhéran. L’avion, qui tentait d’atterrir, a percuté la montagne à environ 4 000 mètres d’altitude pendant une tempête de neige. Les 66 passagers et membres d’équipage ont été tués dans l’accident. En 2014, un Antonov 140 de la compagnie Sepahan s’est écrasé peu après son décollage de l’aéroport de Mashhad (Nord-Est). Quelque 39 personnes avaient été tuées à l’époque.
Lors de l’accord nucléaire de 2015, l’Iran avait obtenu la levée des sanctions américaines sur la vente d’avions civils et des pièces de rechange, imposées au pays depuis 1995. Le gouvernement du président modéré Hassan Rohani avait présenté cela comme une grande victoire. L’embargo américain empêchait l’Iran d’acheter des avions neufs Boeing, mais aussi Airbus. En effet, les avions de la compagnie européenne possèdent plus de 10% de pièces américaines et une autorisation de la part des autorités américaines était nécessaire pour la vente de ces avions à l’Iran.