Au moins 16 civils ont péri dans un attentat revendiqué par les Taliban, lundi soir, à Kaboul, au moment où Washington s’efforce de finaliser un accord de paix avec les insurgés.

Un attentat-suicide revendiqué par les Taliban a fait au moins 16 morts, lundi 2 septembre, à Kaboul, en Afghanistan.

La déflagration, qui a été suivie de tirs d’armes à feu et de l’explosion d’une station service, s’est produite près du vaste complexe de Green Village, où des agences d’aide et des organisations internationales sont domiciliées. « L’explosion a été causée par un tracteur chargé d’explosifs », a précisé tôt mardi un porte-parole du ministère de l’Intérieur, Nasrat Rahimi, ajoutant que 119 personnes avaient également été blessées.

Les Taliban ont revendiqué l’attaque, menée selon leur porte-parole Zabihullah Mujahid par un kamikaze et un commando. Il s’agit de leur troisième action d’ampleur en autant de jours.

Ils avaient déclenché, samedi, une offensive pour tenter de s’emparer de la ville stratégique de Kunduz, dans le nord du pays, suivie d’une opération à Pul-e Khumri, la capitale de la province voisine de Baghlan, avant d’en être repoussés.

Le projet d’accord entre les États-Unis et les Taliban

L’attentat à Kaboul s’est produit au moment même où la télévision afghane diffusait une interview de l’envoyé américain Zalmay Khalilzad, dans laquelle il évoquait l’accord de paix en cours de négociation avec les Taliban. Cet ancien ambassadeur américain en Irak et en Afghanistan, lui-même d’origine afghane, s’est entretenu dès son arrivée avec le président Ashraf Ghani pour faire le point à l’issue du neuvième cycle de négociations avec les Taliban conclu quelques heures auparavant à Doha au Qatar.

Cela fait un an que Zalmay Khalilzad discute d’un compromis avec les insurgés pour tenter de mettre fin à dix-huit ans de guerre en Afghanistan, et un accord historique en ce sens est désormais considéré comme imminent. Il a « montré » lundi au président un exemplaire du projet d’accord, selon des responsables gouvernementaux.

Le texte prévoit que l’armée américaine retire ses forces de cinq bases militaires d’Afghanistan si les Taliban tiennent leurs engagements, a révélé Zalmay Khalilzad lundi lors de son entretien à la chaîne afghane Tolo News.

Quelque 14 000 militaires américains sont actuellement déployés en Afghanistan, selon le Pentagone, et le président américain Donald Trump a déclaré le 29 août qu’en cas d’accord, 8 600 soldats américains resteraient dans un premier temps dans le pays. En échange de ce retrait, les Taliban devraient fournir des garanties en matière de lutte contre le terrorisme.

Le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, avait auparavant dit espérer qu’un accord de paix pourrait être conclu d’ici au 1er septembre, avant l’élection présidentielle prévue le 28 septembre en Afghanistan.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
Veuillez entrer votre nom ici