Le bilan provisoire du tremblement de terre suivi d’un tsunami qui a frappé l’île indonésienne des Célèbes s’élève ce dimanche 30 septembre 2018 à au moins 832 morts. Les autorités prévoient des enterrements de masse pour prévenir les risques sanitaires. « Le nombre de victimes va continuer à augmenter », a averti le porte-parole de l’agence de gestion des catastrophes.

Selon le dernier bilan fourni par Sutopo Purwo Nugroho, porte-parole de l’agence nationale de gestion des catastrophes, 821 personnes sont décédées à Palu et 11 autres à Donggala.

Donggala est quasiment coupée du monde : les accès à cette région dont la population s’élève à 1,2 million d’habitants, et qui est très proche de l’épicentre du séisme, demeurent bloqués. Les secours et les autorités locales peinent à parvenir jusqu’aux sinistrés.

71 étrangers se trouvaient à Palu lors du séisme a précisé le porte-parole, dont la plupart sont en cours d’évacuation. Mais les autorités cherchent encore à localiser trois Français, un Sud-Corén et un Malaisien, a-t-il précisé.

La zone touchée par le séisme et le tsunami n’inclut pas seulement la ville de Palu et celle de Donggala, mais également les localités de Sigi et Parigi Buton avec lesquelles aucun contact n’a enore pu être formellement établi.

Une vue aérienne montre un pont endommagé par un tremblement de terre et un tsunami à Palu, dans le Sulawesi central, en Indonésie, le 29 septembre 2018.Antara Foto/Muhammad Adimaja/REUTERS

Avant d’être submergée par le tsunami, Palu était une ville relativement développée, à l’image de l’île des Célèbes, réputée pour ses randonnées de montagne et ses maisons en bord de plage. De cette carte postale il ne reste rien. Le pont jaune traversant la ville a été emporté par la puissance de la vague du tsunami, il est désormais sous l’eau [voir photo ci-dessus]. La mosquée au toit vert et arrondi est également à terre. Le centre commercial et plusieurs hôtels ont été totalement ravagés, c’est surtout là que les recherches se poursuivent pour tenter de sauver des survivants parmi les décombres. Les équipes de secours mènent une course contre la montre pour sortir des survivants des décombres.

Les secours sont également très préoccupés par le sort de plusieurs centaines de personnes qui travaillaient pour un festival sur une plage de Palu, vendredi soir, peu avant l’arrivée du tsunami. Autre préoccupation : plus de la moitié des détenus de la prison se sont évadés lorsque les murs se sont effondrés à cause du séisme.

Des maisons d’habitations il ne reste quasiment rien ; les survivants qui n’ont pas pu être évacués sont donc dehors, certaines personnes sont même soignées à l’air libre tant les hopitaux sont débordés ; un peu partout on manque d’eau potable.

Le séisme, dont l’épicentre était situé à 80 km de Palu a déclenché automatiquement l’alerte tsunami par l’Institut météorologique et de géophysique indonésien. Celle-ci a néanmoins été levé 34 minutes seulement après le tremblement de terre. Or, la vague n’est arrivée que quelques heures après.

Cependant, les autorités assurent que celle-ci est arrivée avant la levée de l’alerte. La vague, haute d’un mètre cinquante à trois mètres selon les dires, a largement inondé la ville, emportant sur son passage des voitures, des arbres des maisons, des lignes électriques et plusieurs centaines de victimes.

Le président indonésien Joko Widodo est arrivé à Palu dimanche pour observer le déploiement militaire destiné à porter assistance à la population. S’adressant aux militaires, le président vêtu d’une veste militaire de camouflage, leur a demandé « d’être prêts à travailler jour et nuit pour procéder aux évacuations » et aider la population. S’adressant à cette dernière, le chef de l’Etat a demandé de la « patience », se disant conscient des « nombreux problèmes qui doivent être résolus dans un avenir proche, y compris ceux liés à la communication ».

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