L’homme d’affaires et diamantaire franco-israélien Beny Steinmetz va être jugé à Genève pour corruption et faux dans une concession de mines en Guinée entre 2005 et 2010, a annoncé ce lundi 12 août le Ministère public (parquet) genevois.

Le procureur Claudio Mascotto, en charge de la procédure depuis son ouverture en 2013, a retenu contre l’homme d’affaires et deux de ses collaborateurs – un Français et une Belge, selon les médias suisses – les infractions de “corruption d’agents publics étrangers” et de “faux dans les titres”.

La date du procès n’a pas été précisée.

Les prévenus sont accusés d’avoir “versé ou fait verser des pots-de-vin à l’une des épouses de l’ancien président guinéen Lansana Conté en vue de faire évincer un concurrent puis de faire octroyer au Beny Steinmetz Group Resources (BSGR) des droits miniers dans la région de Simandou” (sud-est de la Guinée).

Selon le Parquet, les pots-de-vin versés s‘élèveraient à environ dix millions de dollars. Ces sommes, dont une partie a transité par des comptes suisses, auraient permis d‘évincer le groupe minier rival britannique Rio Tinto.

Les prévenus sont en outre accusés d’avoir fabriqué des faux contrats et des fausses factures pour dissimuler ces dessous de table.

L’homme d’affaires franco-israélien, qui résidait et travaillait à l‘époque à Genève, avait obtenu la licence d’exploitation d’une mine de minerai de fer à Simandou, juste avant le décès du président Conté en 2008.

En 2013, il avait affirmé dans une interview à un journal français avoir investi 170 millions de dollars dans cette mine, puis d’en avoir revendu 51% en 2010 au groupe brésilien de matières premières Vale pour 2,5 milliards de dollars, soit presque 30 fois plus cher.

Dans cet article, M. Steinmetz accusait l’actuel président guinéen Alpha Condé d’avoir orchestré “des machinations” contre lui avec le milliardaire américain George Soros.

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