La Russie a enregistré un peu plus de 230 000 cas d’infections sur son territoire, ce qui en fait le deuxième pays le plus touché au monde. Loin derrière les États-Unis, mais devant l’Espagne ou le Royaume-Uni.

Principale explication avancée par les autorités russes à ce grand nombre de cas enregistrés officiellement : le très grand nombre de tests effectués depuis la fin du mois d’avril. Près de 6 millions de tests ont été réalisés à ce jour, avec une montée en puissance récente, ce qui expliquerait la brutale envolée du nombre de cas enregistrés.

Cette stratégie de détection massive permet d’isoler au plus vite les porteurs du virus, même asymptomatiques, et de mettre à l’abri les personnes les plus fragiles. Aux yeux des autorités russes, elle fonctionne pleinement. En témoigne le faible nombre de décès enregistrés en Russie, si on compare avec les autres pays les plus touchés par l’épidémie : 2 116 morts et un taux de mortalité inférieur à 1%.

Une mortalité sous-estimée ?

Le problème, c’est que ce chiffre suscite encore pas mal de scepticisme en Russie. Selon le journal Novaya Gazeta, les autorités sous-estiment largement le nombre de décès provoqués par la maladie. À Moscou, il pourrait être en réalité trois fois plus important : le journal se base sur le nombre total de morts enregistrés en avril dans la capitale russe, et sur l’écart avec les années précédentes.

« Nous ne manipulons jamais les statistiques officielles », rétorque la vice-Première ministre en charge de la santé, interrogée sur cet écart. « Le taux de mortalité lié au coronavirus est sept fois plus faible en Russie que dans le reste du monde et cette information est exacte » ajoute Tatiana Golikova.

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