L’Union européenne a été réveillée par l’annonce fracassante de Donald Trump d’interdire l’entrée du sol américain aux ressortissants de 26 pays de l’UE pour un mois. Entre désapprobation et surprise, les Européens ont annoncé préparer leur réponse et viennent de communiquer leur désaccord.

Le président du Conseil européen et la présidente de la Commission, Charles Michel et Ursula von der Leyen se sont fendus, il y a vingt minutes, d’un communiqué lapidaire pour exprimer leur désapprobation devant cette décision des Etats-Unis et dire que la crise du coronavirus est mondiale, ne se limite pas à un seul continent et requiert la coopération plutôt que des actions unilatérales.

La réaction a d’abord été celle de la surprise car la décision n’a pas été annoncée selon les usages par les canaux diplomatiques, à part pour certains pays de manière individuelle. « Une décision unilatérale et sans consultation », affirme le communiqué.

Donald Trump « agit comme il le fait d’habitude, en méprisant tout à fait ses alliés », analysait sur notre antenne Pascal Boniface, directeur de l’IRIS. « On va permettre aux Américains qui sont en Europe de rentrer, on ne permettra pas aux Européens de venir. Ce type de discriminations, en termes de santé publique, n’a pas de sens. Notons enfin… que les Britanniques sont, comme si le Brexit avait immunisé le Royaume-Uni du coronavirus, eux autorisés à venir. Donc on voit qu’il fait de la politique. Il fait de la communication. Il ne fait pas de la protection sanitaire. »

Pourquoi la zone Schengen ?

Quelle est la logique en effet d’une telle décision qui ne concerne que les 26 pays de la zone Schengen, c’est-à-dire 24 pays de l’UE plus la Norvège et la Suisse. Non seulement quatre pays de l’Union ne sont pas concernés mais en outre, la mesure ne s’applique pas aux autres pays du continent comme si le coronavirus n’était pas capable de traverser les frontières de la zone Schengen.

Les dispositions prises par Donald Trump concernant l’entrée aux Etats-Unis des personnes

Pendant les trente prochains jours, l’entrée aux Etats-Unis de voyageurs ayant récemment séjourné en Europe est interdite. Elle s’applique à toute personne ayant séjournée dans l’espace Schengen au cours des 14 jours précédant son arrivée prévue sur le sol américain.

Exceptions : les citoyens américains et les personnes bénéficiant d’un titre de résidence aux Etats-Unis et les parents de citoyens américains

La mesure entrera en vigueur à minuit ce vendredi, heure de Washington

Le président du Conseil européen s’est d’ailleurs élevé contre l’accusation de laxisme de Donald Trump et affirmer que toutes les mesures avaient été prises en Europe.

Inquiétude sur les conséquences économiques

C’est évidemment, surtout l’inquiétude pour l’économie qui domine, « il faut éviter les répercussions économiques », selon Charles Michel. Les marchés financiers, le tourisme et le transport aérien déjà fragilisés seront les premiers touchés. Mais cette décision est de mauvais augure pour la suite des relations avec les Etats-Unis , les négociations actuelles pour un accord commercial transatlantique sur fond de menaces de droits de douane contre les avions et les automobiles fabriqués en Europe.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
Veuillez entrer votre nom ici