Au moins 43 personnes ont été tuées dans plusieurs attaques contre des villages de l’Etat de Sokoto, dans le nord du Nigeria, perpétrées au cours du weekend par des bandits, des groupes armés qui sèment la terreur dans les campagnes, ont rapporté ce lundi 10 juin des sources policières et locales.

Ces sources ont évoqué une première vague d’attaques contre quatre villages à une cinquantaine de kilomètres de Sokoto, capitale de l’Etat du même nom, dans la nuit de samedi à dimanche, ayant fait 25 morts. Une autre vague d’attaques, plus au nord dans le même Etat, a fait 18 morts.

Dans la première attaque, des hommes armés sont arrivés dans des villages du district de Rabah, ouvrant le feu sur les habitants avant de voler des têtes de bétail.

« 25 personnes ont été tuées et beaucoup d’animaux du cheptel ont été dérobés par les assaillants », a rapporté à l’AFP le représentant de la police locale, Ibrahim Kaoje, affirmant que quatre suspects ont été interpellés.

Parallèlement, un groupe de bandits a mené un raid sur le village de Satiru, à la frontière entre le Nigeria et le Niger, faisant 18 morts.

« Nous avons perdu 18 personnes », a expliqué un habitant, Umeh Na-Ta’ala.

« Ils ont ouvert le feu au hasard », a précisé un autre témoin, Abdullahi Dantani.

Le président Muhammadu Buhari a condamné ces attaques lundi matin, se disant « choqué » et « attristé » par « la mort massive de gens dans les attaques de banditisme qui ont eu lieu samedi dans l’Etat de Sokoto. »

« Le président Buhari condamne tout acte de violence et de terrorisme contre les Nigérians innocents », a-t-il déclaré dans un communiqué.

Les Etats de Zamfara, Sokoto, Katsina et Kaduna, au nord d’Abuja, la capitale fédérale, sont le théâtre d’attaques similaires depuis quelques mois.

Dans un communiqué lundi, Human Rights Watch a indiqué qu' »au moins 262 personnes avaient été tuées par des bandits » depuis le début de l’année, rien que dans l’Etat du Zamfara. « Le gouvernement a déployé 1.000 soldats dans l’Etat en réponse », ajoute l’ONG, mais « peu de responsables des violences ont été arrêtés ».

Ces gangs criminels, qui ne se revendiquent d’aucune idéologie, mènent régulièrement des raids dans les villages, volant du bétail, brûlant des maisons, pillant de la nourriture et procédant à des enlèvements contre des rançons.

Les communautés rurales ont formé des milices d’autodéfense pour pallier le manque de policiers ou de militaires dans ces zones difficiles d’accès.

Mais ces forces d’autodéfense sont elles-mêmes accusées d’exécutions extrajudiciaires de bandits présumés, ce qui exacerbe les violences.

Le vaste Nigeria est confronté à de multiples défis en matière de sécurité, notamment les attaques du groupe jihadiste Boko Haram et les affrontements intercommunautaires entre éleveurs et agriculteurs qui se disputent les terres dans un pays à la démographie galopante.

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