Le candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro a été officiellement déclaré dimanche soir élu à la présidence du Brésil par le Tribunal supérieur électoral (TSE), avec 56% des voix contre 44% pour son rival, Fernando Haddad, candidat du Parti des travailleurs (PT). « Nous allons changer le destin du Brésil », a promis le vainqueur.
Le candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro a été élu haut la main président du Brésil, avec 55,70% des voix contre 43,30% à son adversaire de gauche Fernando Haddad, selon des résultats partiels officiels communiqués par le Tribunal supérieur électoral, après dépouillement de 88% des bulletins.
« Nous allons changer ensemble le destin du Brésil », a déclaré dimanche soir le président élu de la République du Brésil, Jair Bolsonaro, dans son premier discours, sur Facebook, après l’annonce de sa victoire au 2e tour de la présidentielle. « Nous ne pouvons plus continuer à flirter avec le socialisme, le communisme, le populisme de gauche », a ajouté, sur un ton martial, le président élu d’extrême droite.
Quelque 147 millions de Brésiliens ont voté pour départager le sulfureux candidat d’extrême droite, qui était le grand favori, de son adversaire du Parti des Travailleurs (PT) de l’ex-président emprisonné Lula. Jair Bolsonaro succèdera à Brasilia au président Michel Temer, pour un mandat de quatre ans, au 1er janvier 2019.
Une foule de plusieurs milliers de ses sympathisants s’est réunie en début de soirée devant son domicile pour célébrer la victoire du député dans un quartier aisé de Rio de Janeiro.
Après le scrutin du 7 octobre qui a vu Bolsonaro frôler une élection dès le premier tour (46% des suffrages), les Brésiliens ont fait leur choix plus par rejet que par conviction : « contre la corruption » pour le candidat d’extrême droite, « contre la haine » pour celui de gauche.
Dans un pays miné par une violence record, le marasme économique, une corruption endémique et une crise de confiance aiguë dans la classe politique, Jair Bolsonaro a réussi à s’imposer comme l’homme à poigne dont le Brésil aurait besoin.
Catholique défenseur de la famille traditionnelle, il a reçu le soutien crucial des puissantes églises évangéliques et a indigné, par ses déclarations outrancières, une bonne partie des Noirs, des femmes et des membres de la communauté LGBT.
Il a été béni par un pasteur, qui a remercié Dieu pour avoir permis que Jair Bolsonaro devienne président, rapporte notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona. L’influence des évangéliques conservateurs a été décisive dans son arrivée au pouvoir. Le président élu l’a répété à plusieurs reprises, la présence de Dieu à ses côtés et les prières de ses partisans lui ont permis de gagner cette élection.
Dans une déclaration inédite à quelques heures de la fermeture des bureaux des votes, le président de la Cour Suprême Dias Toffoli a demandé au futur président de respecter la Constitution. Sans mentionner les deux candidats à la présidence, cette déclaration n’est pas anodine. Pendant la campagne électorale, l’un des fils de Jair Bolsonaro, réélu député fédéral, a dit qu’il suffirait « d’un caporal et d’un soldat » pour fermer la Cour suprême. « Il est important de rappeler que le premier devoir du futur président sera de jurer sur la Constitution. Il est important que soit respecté l’article 3, qui définit les objectifs fondamentaux de la République fédérative du Brésil qui sont les suivants : premièrement, construire une société libre, juste et solidaire; deuxièmement, garantir le développement national; troisièmement, éradiquer la pauvreté et la marginalisation et réduire les inégalités sociales et régionales. Et en quatrième lieu, et c’est très important, promouvoir le bien de tous, sans préjugés d’origine, de race, de sexe, de couleur, d’âge ou toute autre forme de discrimination. Le futur président doit respecter les institutions, la démocratie et garantir la pluralité politique comme le stipule la Constitution.»
Le président élu a promis de défendre « la Constitution, la démocratie, la liberté ».