« Les soignants ne sont pas des robots »: plusieurs centaines d’infirmiers des urgences et autres personnels hospitaliers défilaient ce mardi 2 juillet à Paris pour réclamer des hausses de salaires et d’effectifs, à l’appel d’une intersyndicale et du collectif Inter-Urgences, a constaté une journaliste de l’AFP.

Venus de Nantes, Toulon, Vichy, Saint-Maurice ou encore Chambéry, les manifestants, en blouses blanches pour la plupart ou affublés de costumes de robot en carton, sont partis du ministère de l’Économie en direction du ministère de la Santé, où une délégation devrait être reçue.

Dans une ambiance bon enfant, ils brandissaient des pancartes et banderoles sur lesquelles on pouvait lire « ensemble sauvons les urgences » et « Y’a de la colère dans le cathéter », en référence à une chanson enregistrée par des infirmières des urgences de Valence et diffusée sur les réseaux sociaux pour dénoncer le manque de moyens.

« On ne peut plus faire notre travail comme on le devrait, on ne peut plus rassurer nos patients », a déploré l’infirmière Annelise Guillot, 37 ans, dont près de 10 aux urgences d’Avignon. « On doit faire toujours plus, avec le sourire. Mais maintenant c’est dangereux pour nous », a-t-elle jugé, citant « les blessures » de plus en plus nombreuses et la « fatigue ».

Inédit par son ampleur, le mouvement démarré mi-mars à Paris après une série d’agressions touchait 154 services d’urgences mardi, selon le collectif Inter-Urgences.

Un mouvement que l’intersyndicale CGT-FO-SUD aimerait voir s’étendre à l’ensemble du monde hospitalier, également invité à se mobiliser mardi.

« L’hôpital est géré comme une entreprise, on ne regarde plus l’humain », a déploré Giuseppe Malacrino (FO), agent de restauration dans un hôpital de l’Essonne.

« On ne recrute pas de personnel, on supprime des postes… Tous les services souffrent », a dénoncé Sylvie Osterreicher (CGT), médecin à l’hôpital de Blois (Loir-et-Cher).

Mi-juin, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé 70 millions d’euros pour financer une prime de risque de 100 euros net mensuels pour les personnels des urgences et faciliter les recrutements dans les services en tension cet été.

« Ce sont des miettes, c’est très dévalorisant », a jugé Annelise Guillot, qui a trouvé la ministre « très méprisante » et veut juste « travailler dans de bonnes conditions ».

Le 11 juin, une centaine de personnes s’étaient rassemblées devant le ministère de la Santé à l’appel de l’intersyndicale. Le 6, plus de 200 personnes avaient défilé dans la capitale à l’appel du collectif Inter-Urgences.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
Veuillez entrer votre nom ici