Cinq civils ont été tués dans la nuit de lundi à mardi par de présumés rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) au treizième jour d’“opérations d’envergure” annoncées par l’armée contre leurs fiefs dans l’est de République démocratique du Congo, a-t-on appris de sources locales.
“Les ADF ont fait incursion dans le village de Mayimoya. Ils ont tué, à la machette, cinq personnes dont une femme. Nous regrettons et condamnons ces tueries”, a déclaré à l’AFP Donat Kibwana, administrateur du territoire de Beni (Nord-Kivu, est).
“La situation n’est pas bonne ce matin. La population a peur. Elle est en train de quitter le village, malgré les assurances de notre armée”, a-t-il ajouté.
“Les ADF sont en débandade sur le front. Ce petit groupe s‘était infiltré dans le village de Mayimoya, tuant ces cinq civils pour créer la panique. Mais aussitôt alertés, nous les avons mis hors d‘état de nuire”, a indiqué le major Mak Hazukay, porte-parole de l’armée dans le Nord-Kivu.
Une vingtaine de civils ont été tués dans des attaques attribuées aux ADF depuis l’annonce du lancement des opérations militaires le 30 octobre.
“Éradiquer de manière définitive les groupes armés”
Des habitants reprochent aux autorités de concentrer les opérations dans les environs de Beni, et non vers le nord vers la frontière ougandaise (Mbau, Eringeti…).
Dans un communiqué daté du 10 novembre, l’armée dit vouloir “éradiquer de manière définitive les groupes armés terroristes actifs dans l’est de la RDC”.
Autour de Beni-ville, elle dit avoir repris “une partie de Mayangonse, localité à partir de laquelle les ADF orchestrait des atrocités et des assassinats contre les habitants de la ville de Beni”.
L’armée affirme aussi avoir arrêté l‘épouse d’un Tanzanien, “gourou et chef” des ADF.
Historiquement, les rebelles musulmans ougandais des ADF sont présents en RDC depuis 1995. Ils sont accusés du massacre de centaines voire de plus d’un millier de civils dans la région de Beni depuis octobre 2014.
L’Etat islamique a revendiqué certaines de leurs dernières attaques depuis le début de l’année, mais il n’y a pas de preuve irréfutable d’une affiliation des ADF au “groupe Etat islamique – province d’Afrique centrale”.
Dans son communiqué, l’armée congolaise confirme par ailleurs avoir “neutralisé” un chef de la rebellion hutue rwandaise du FDLR, Juvenal Musabina, et quatre de ses gardes du corps.