Vingt-quatre heures. Il n’a fallu que 24h aux opposants Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe pour se désengager de l’accord de Genève qui a désigné dimanche Martin Fayulu candidat unique de l’opposition pour la présidentielle du 23 décembre.

“J’ai compris que l’acte posé à Genève a été mal compris et rejeté par la base. Par conséquent, je retire ma signature de cet accord que nous avions signé hier dimanche au nom de l’UDPS”, a déclaré Félix Tshisekedi dans un entretien avec la radio Top Congo.

“Si je suis allé à Genève, c’est avec l’aval de cette base. Ce n’est pas une initiative personnelle, mais une volonté de la base et de la population de désigner un candidat commun de l’opposition”, a-t-il ajouté, laissant planer le doute sur un maintien de sa candidature.

Le leader de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), cède ainsi aux protestations de sa base qui, dans l’après-midi du lundi, a vigoureusement dénoncé le choix de Martin Fayulu comme candidat unique de l’opposition lors d’une réunion dimanche, à Genève, entre sept responsables de l’opposition dont Félix Tshisekedi.

Au cours d’un rassemblement au siège du parti, l’UDPS avait même accordé un ultimatum de 48h à Félix Tshisekedi pour se retirer de l’accord au risque de s’exposer à une procédure de destitution.

Au même moment, le siège de l’Union pour la nation congolaise (UNC) du candidat Vital Kamerhe bruissait de contestation. Des militants du parti de l’ancien président de l’Assemblée nationale ont investi les rues de Kinshasa pour exiger eux-aussi à leur leader de se retirer de l’accord.

Message entendu puisque Vital Kamerhe a annoncé son retrait, également sur la radio Top Congo FM, estimant qu’il avait reçu injonction de la direction politique de “tempérer dans le sens de la base. “J’annonce donc que je retire ma signature pour respecter la volonté de ma base. Sans cette base, je vais m’autoflageller et vais moi-même m’auto exclure du parti”, s’est-il justifié.

Quelque temps après ces déclarations, les premières réactions tombent. Sindika Dokolo, opposant congolais et responsable de la plateforme Congolais Debout a déploré l’attitude des deux candidats estimant qu’elle mettait en doute la crédibilité de leur parole. Quant aux ténors de l’opposition Jean-Pierre Bemba ou Moïse Katumbi, ils n’avaient toujours pas réagi sur la question.

L’accord de Genève obtenu sous la médiation de la fondation Kofi Anan était jusqu’alors considéré comme historique. C‘était, en effet, pour la première dans l’histoire politique de la RDC que l’opposition s’unissait sous une coalition pour défier le candidat de la majorité. Avec ce nouveau revirement, les cartes semblent redistribuées pour la présidentielle du 23 décembre.

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