Deux jours après avoir été à l’initiative de manifestations contre le pouvoir en place, l’opposant camerounais Maurice Kamto a été arrêté lundi soir à Douala. Arrivé deuxième à la présidentielle d’octobre, il revendique toujours la victoire dans les urnes.
C’est aux alentours de 19h30 au domicile d’un de ses soutiens que Maurice Kamto a été interpellé, lundi.
« M. Maurice Kamto a été enlevé [lundi] par des personnes en armes alors qu’il se trouvait au domicile d’un de nos alliés, M. Albert Dzongang, en compagnie de M. Christian Penda Ekoka, a déclaré à RFI Emmanuel Simh, vice-président de son parti le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Ils ont été, aux dernières nouvelles, emmenés à la police judiciaire à Douala. »
Albert Dzongang et Christian Penda Ekoka, un économiste soutien de Maurice Kamto, ont également été arrêtés.
En guise de protestation, 300 personnes se sont alors massées devant le domicile d’Albert Dzongang. Un rassemblement rapidement dispersé par des tirs en l’air.
Les autorités ont confirmé ces arrestations, mais n’ont pour le moment pas souhaité s’exprimer.
En parallèle, deux autres membres du MRC, Alain Fogue, trésorier du parti et professeur d’université, et Célestin Djamen, ont également été arrêtés, lundi soir à Yaoundé, a confirmé le ministre de l’Administration territoriale Paul Ataga-Nji. Ce dernier avait estimé samedi soir que le MRC avait « franchi la ligne rouge et débordé le seuil de tolérance » après que le parti a appelé ce week-end à des marches contre la réélection de Paul Biya.