Le gouvernement malien de transition a annoncé lundi la rupture de ses accords de défense avec la France condamnant les « violations flagrantes » de sa souveraineté nationale par les troupes françaises sur place.
Des sources au sein du gouvernement de transition malien, au pouvoir après deux coups d’État, indiquent que le gouvernement français a été informé de leur décision, prise dans un climat de forte tension entre les deux pays.
Les autorités maliennes ont annoncé cette décision dans un communiqué lu à la télévision nationale, dans lequel elle dit avoir constaté « une profonde détérioration de la coopération militaire avec la France » pour trois raisons, la première étant « l’attitude unilatérale du partenaire français qui a décidé les 3 et 7 juin 2021, sans consulter le Mali, de suspendre les opérations conjointes avec les forces armées maliennes et de mettre fin à l’opération Barkhane« .
Le 17 février, ajoute-t-il, la France a annoncé, « sans consulter la partie malienne« , le retrait des forces Barkhane et Takuba.
La junte militaire dénonce également « de multiples violations de l’espace aérien malien par des compagnies militaires françaises, malgré l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne temporaire par les autorités militaires maliennes« .
Enfin, le Mali dénonce une « manœuvre dilatoire » de la France lorsqu’elle a demandé « une réunion d’experts pour la relecture du traité de défense au lieu d’envoyer ses amendements, tout cela plus de deux mois après que le Mali ait envoyé ses amendements en décembre 2021« .
« Depuis quelque temps, le gouvernement de la République du Mali constate avec regret une profonde détérioration de la coopération militaire avec la France« , a déclaré le porte-parole, le colonel Abdoulaye Maiga, dans une déclaration télévisée.
Maiga a cité de multiples cas où les forces françaises ont violé l’espace aérien du pays. Il a également fait référence à la décision prise par la France en juin 2021 de mettre fin aux opérations conjointes avec les forces maliennes.
Les tensions entre la France et la junte malienne, qui a pris le pouvoir en août 2000, ne cessent de croître depuis quelque temps. L’annonce de lundi, menacée à plusieurs reprises au cours des dernières semaines, est la dernière confirmation de la détérioration des relations entre la junte et la France.