La situation est toujours très instable dans le sud de l’Irak. Des centaines de manifestants ont bloqué l’accès de certains sites stratégiques et notamment un champ pétrolier à Bassora. Ces protestations qui se tiennent régulièrement depuis le début de l’été ont deux objectifs : dénoncer la corruption de la classe dirigeante et exiger de meilleures conditions de vie.
Bagdad a beau avoir débloqué trois milliards de dollars et annoncé des plans d’investissement dans le sud du pays, ces mesures ne semblent pas apaiser la grogne sociale.
La population est toujours en colère. La mobilisation spontanée du début de l’été est désormais organisée. Un mouvement baptisé « l’Appel 88 », mène notamment la contestation.
Ce nom n’a pas été choisi au hasard. Selon ses membres, « 88 », c’est le nombre de fois où le mouvement a interpellé les autorités irakiennes pour dénoncer notamment des affaires de malversations dans lesquelles étaient impliqués des responsables politiques.
Répondant à « l’Appel 88 » des centaines de manifestants se sont déployés sur plusieurs axes routiers, bloquants l’accès des champs pétroliers de Bassora.
La majorité des habitants de cette province du sud de l’Irak ont le sentiment de ne pas bénéficier des importants profits de l’or noir. A Bassora, comme dans le reste du pays, les jeunes expliquent n’avoir d’autre choix que de s’engager dans l’armée ou d’être au chômage. Les compagnies pétrolières emploient surtout de la main-d’œuvre étrangère.