L’exécutif espère que la forte baisse de la mobilisation des « gilets jaunes » annonce la sortie d’une crise qui a fait trembler la Macronie. Et compte désormais sur la concertation pour apaiser cette colère sur la durée.
Un nombre de manifestants divisé par deux (66 000), moins de blessés, d’interpellations et de voitures qui brûlent : après un mois de blocages, des centaines de milliers de personnes dans les rues et des scènes d’insurrection, la journée de samedi a marqué la fin d’un cycle de mobilisation.
Même si plusieurs appels à un acte VI circulent sur les réseaux sociaux pour samedi prochain et même vendredi, jour des 41 ans d’Emmanuel Macron, l’apaisement était palpable dimanche en régions. Préfectures et gendarmeries ont témoigné d’une chute du nombre de contestataires occupant les ronds-points et autres axes routiers.
Si tous les ronds-points ne seront pas évacués en un jour, le gouvernement ne cache pas son soulagement. « Les combats sont finis, le débat c’est maintenant », a souligné le président de l’Assemblée Richard Ferrand. « Il n’est plus possible d’entraver la liberté de circulation », a-t-il ajouté en n’excluant pas l’envoi de « CRS ou de gendarmes à la campagne » pour « libérer l’espace public ».
Mais pas question de crier victoire. « Si la participation est moindre, les problèmes ne sont pas résolus pour autant », a averti François Bayrou, patron du MoDem et allié de la majorité. Difficile effectivement de conclure à une quelconque défaite des « gilets jaunes » qui ont obtenu bien plus que les syndicats ou partis d’opposition avant eux. Annulation de la hausse de la taxe carbone, gel des tarifs de l’électricité et du gaz, hausse de 100 euros des revenus au niveau du Smic, heures supp défiscalisées, exemption de hausse de CSG pour les retraités gagnant moins de 2.000 euros, la liste des concessions arrachées au président Macron est spectaculairement longue.