Au Gabon, les choses s’accélèrent pour le projet de révision de la Constitution, très contesté par l’opposition. Le texte a été voté à une écrasante majorité à l’Assemblée nationale hier jeudi dans l’après-midi.
Sur 135 députés présents, 120 ont voté pour et 15 ont voté contre. Le projet de révision de la Constitution doit encore être transmis au Sénat, et en cas de divergence entre les deux chambres, le Parlement se réunira en congrès pour adopter le projet en termes identiques avant d’être promulgué par le président de la République. La principale modification du texte prévue par le projet de loi, largement commentée, consiste en l’instauration d’un intérim assuré par trois personnalités en cas de vacance du pouvoir.
Pour sa part, Jean Ping, ex-challenger d’Ali Bongo lors de la présidentielle de 2016 a, dans une déclaration, « condamné » cette révision de la Constitution. « Devant le peuple gabonais et la communauté internationale, je condamne fermement, sans ambages et en bloc, le principe même de cette révision constitutionnelle, qui est pour moi, du point de vue de la crise politique institutionnelle, nulle et non avenue », a-t-il déclaré.
Il réclame notamment la vacance du pouvoir à cause de l’AVC subit il y a 2 ans par le président Ali Bongo Ondimba : « Cette révision est totalement sans objet et contreproductive dans le contexte actuel, car l’attente pressante du peuple gabonais est ouvertement, sinon unanimement, la déclaration de la vacance du pouvoir pour une issue définitive de la crise. »
« La vérité, que désormais Ali Bongo est définitivement inapte et hors course, ne peut plus être ni masquée, ni esquivée. Ainsi donc la vérité des urnes s’impose. Oui ! La vérité des urnes s’est imposée. C’est incontournable ! », a-t-il rajouté.