Plusieurs milliers de personnes ont manifesté jeudi à Ouagadougou, au cours d’une journée de grève générale, contre la hausse des prix des carburants et pour exiger le retour aux anciens prix, a constaté un journaliste de l’AFP. A l’appel de la Coalition nationale contre la vie chère (CCVC), les manifestants, majoritairement vêtus de rouge, se sont réunis à la Bourse du travail de la capitale burkinabè où ils ont scandé « Non à la hausse des hydrocarbures », « Non à la paupérisation des citoyens » ou encore « Pain et liberté pour le peuple ». « Trop c’est trop. Nous n’arrivons pas à nous en sortir avec ce qu’on gagne et voilà qu’on augmente le prix des hydrocarbures, ce qui a pour effet d’entrainer la hausse de tous les produits et services », s’est plaint à l’AFP Charles Coulibaly, un fonctionnaire de 42 ans. « Augmenter le prix de l’essence et du gasoil, au moment même où le prix du baril baissait et justifier cela par une soi-disant hausse à l’international, je pense que le gouvernement fait preuve d’incompétence », a pesté Prosper Zébango, un libraire de 36 ans. Depuis le 9 novembre, le prix du litre d’essence et de gasoil au Burkina Faso a connu une hausse de 75 francs CFA (0,11 euro), soit une majoration de 12%. Le cortège de manifestants s’est dirigé vers le ministère en charge du Commerce, où une plateforme de revendications a été remise au ministre Harouna Kaboré. Outre le prix de l’essence, ces revendications portent sur l’arrêt des atteintes aux libertés démocratiques et syndicales et le retrait de l’avant-projet de loi organique adopté par le conseil des ministres qui prévoit de graves restrictions au droit de grève, selon le vice-président de la CCVC, Chrisogone Zougmoré. Le ministre Kaboré a reçu les manifestants et a promis de « transmettre dès aujourd’hui la plateforme au Premier ministre ». « Nous nous battons tous pour l’amélioration des conditions de vie des travailleurs et des populations en général », a-t-il soutenu. Pour justifier la hausse des prix des carburants, le gouvernement invoque la hausse du prix du pétrole sur le marché international, la situation difficile de la trésorerie de la Société nationale burkinabè des hydrocarbures et la nécessité de soutenir l’effort de guerre contre les jihadistes. Le Burkina, pays sahélien parmi les plus pauvres du monde, fait face à des attaques jihadistes récurrentes qui ont fait 229 morts depuis 2015, selon un bilan officiel publié fin septembre.

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