L’ensemble des partis d’opposition béninois exigent au président Talon le « retour immédiat et sans délai des exilés politiques », tels que l’homme d’affaires Sébastien Adjavon, l’ancien maire de Cotonou Léhadi Soglo, révoqué par le gouvernement et le secrétaire exécutif du parti FCBE, Valentin Djenontin. Tous séjournent en France. L’opposition exige aussi l’abrogation de la loi qui crée la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), machine à juger les opposants sous le prétexte de la lutte contre la corruption. Pour les législatives de mars 2019, l’opposition envisage la création d’un parti unifié et une liste commune.

Cette requête a été adressée à Patrice Talon à l’occasion d’un meeting, samedi 3 novembre 2018 à Cotonou. Devant une foule de militants, les leaders de l’opposition béninoise ont critiqué sévèrement la gouvernance du président. Militants, élus ; tous les adversaires du pouvoir étaient là, à l’exception des  anciens présidents Nicéphore Soglo et Boni Yayi. Absent aussi, Sébastien Ajavon, récemment condamné par contumace à 20 ans de prison.

MM. Yayi et Ajavon ont adressé des messages qui ont été lus dans la salle et  qui ont été très applaudis. Le slogan « trop c’est trop » a retenti plusieurs fois et très vite, le rassemblement a pris la tonalité d’une bataille pour l’alternance. Pourtant, Patrice Talon n’est qu’à mi-mandat. Mais au pupitre, les orateurs ont distribué les mauvais points. On est loin des promesses folles de Patrice Talon, résumait la déclaration lue par le député de Basile Ahossi.

Et ce même député de terminer par une série de revendications : « Nous, forces de l’opposition, exigeons le retour des exilés politiques et leur participation libre à la vie politique nationale ; l’abrogation pure et simple des lois portant Code électoral et Charte des partis politiques ; l’abrogation de la loi portant création de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme, Criet. »

Cap désormais sur les élections législatives de l’année prochaine. Pour peser face au camp Talon, l’opposition envisage la création d’un parti unifié qui pourrait présenter une liste unique aux élections. Où en est ce projet ? « Ce ne sont pas des choses qui sont simples, mais nous sommes à quelques encablures de réussir cet exploit-là. Nous travaillons à avoir une liste unique. » Le rassemblement s’est achevé sur l’hymne national, chanté en chœur.

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