Dans un discours télévisé mardi soir, Abdelkader Bensalah, désormais officiellement président par intérim, a annoncé que des élections se tiendraient dans 90 jours et qu’une commission chargée de leur organisation serait mise en pied.

À peine nommé président par intérim par le Parlement, Abdelkader Bensalah s’est engagé mardi soir à organiser sous 90 jours « un scrutin présidentiel transparent et régulier ».

Le président du Parlement est désormais chef de l’État par intérim. À ce titre, ses pouvoirs sont très limités. L’une de ses principales missions : organiser une élection présidentielle. Il dispose donc d’un délai de 90 jours, pas un de plus, pour appeler les Algériens aux urnes. Bien entendu, il n’a pas le droit d’être candidat à cette élection.

En attendant, le gouvernement et le Parlement algériens restent en place. Le président par intérim n’a ni le droit de procéder à un remaniement ni celui de dissoudre l’Assemblée nationale. Il aura d’ailleurs besoin de l’accord des élus, députés et sénateurs réunis au sein du Parlement, s’il souhaite décréter l’état d’urgence par exemple.

Enfin, pas question de toucher à la Constitution. Aucune réforme ne peut être opérée durant cette période de trois mois. Abdelkader Bensalah ne peut pas non plus accorder de grâce ou convoquer un référendum.

L’accession de Bensalah à la tête du pays ne calmera pas la contestation. L’homme de 78 ans, à la tête du Sénat depuis 17 ans, n’est pas symbole de renouveau et c’est un proche d’Abdelaziz Bouteflika. Il est d’ores et déjà contesté par la rue, par la société civile et par des partis politiques. Sa prise de fonction ne calmera pas la rue, et l’armée le sait. Pour la presse comme pour les observateurs, la prise de pouvoir d’Abdelkader Bensalah aggrave la crise.

Mais l’armée a répété que la solution devait être constitutionnelle, que seul le respect de la légalité permettrait de sortir de la crise. Et c’est ce respect du droit qui fait qu’Abdelkader Bensalah est désormais président par intérim.

Pourquoi cette stratégie ? Aux yeux des militaires d’abord, il faut de la stabilité dans un contexte régional fragile. Ensuite, parce qu’aux yeux de l’étranger, respecter la Constitution est un choix difficilement critiquable. Enfin, parce que cette solution permet à l’armée de garder la main sur la suite et de gagner du temps pour trouver une autre solution.

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