L’ancien président de la République de la Gambie, s’est éteint ce mardi 27 août, annonce l’actuel chef de l‘État, Adama Barrow. Dawda Kairaba Jawara fut le tout premier président de ce petit État d’Afrique de l’Ouest enclavé dans le Sénégal.
C’est sur sa page Twitter que le président gambien a annoncé la nouvelle. « C’est avec regret que nous apprenons la nouvelle du décès de l’ancien président, Sir Dawda K. Jawara, âgé de 95 ans », a écrit Adama Barrow.
Non sans exprimer le sentiment qu’il éprouve suite à cette disparition. « Son décès est en effet une grande perte pour le pays en particulier et pour l’humanité en général », a ajouté le président gambien. Ce regret de M. Barrow semble à la mesure de l‘œuvre accomplie par Jawara pour son pays.
Au printemps 1924, naît au sein d’une famille mandingue muslmane de Barajally, une petite bourgade du centre de la Gambie, Dawda Kairaba Jawara. Plutôt que d’initier son rejeton au commerce qui était son gagne-pain, le père de Jawara l’envoie étudier au Ghana puis en Écosse.
Ici, Jawara n’acquiert pas seulement le diplôme de vétérinaire. En rentrant dans son pays natal Jawara porte également dans sa gibecière une bonne formation politique assise sur l’idéologie du parti travailliste britannique.
Formation qui va lui permettre de faire ses preuves dans son pays au point de devenir président du Parti populaire progressiste (PPP). Un magnifique instrument grâce auquel il dirige des ministères dont l‘Éducation, alors que le pays est encore sous tutelle britannique.
Père de la Nation et de la démocratie
Une tutelle qui prendra fin en 1970 lorsque Jawara décide de proclamer la République gambienne. La même année, il est élu par le Parlement au poste de président de la République avant d‘être reconduit cinq ans plus tard.
Dans le dessein sans doute de renforcer sa légitimité, Dawda Jawara se fait élire au suffrage universel direct en 1982, suite à la réforme de la constitution. Toutefois, le caractère « démocratique » de toutes les élections de Jawara, ne suffira pas à inhiber les ardeurs de certains acteurs politiques qui déclenchent un coup d‘État qui sera déjoué par les forces de sécurité gambiennes.
Mais le 22 juillet, une deuxième tentative de putsch finit par renverser Jawara. À la tête du commando : Yahya Jammeh. Contraint à l’exil au Sénégal voisin, Jawara rentre finalement en 2010 suite à une mesure d’amnistie prise par son successeur qui perd le pouvoir en 2017 avant de s’exiler en Guinée équatoriale.
En attendant ses obsèques dont la date n’est pas encore connue, de nombreux Gambiens sont loin d’oublier le père de leur Nation et de leur démocratie.