L’opposant et ex-chef de guerre congolais Jean-Pierre Bemba est arrivé ce dimanche 23 juin matin dans la discrétion à Kinshasa pour son deuxième retour en République démocratique du Congo en moins d’un an après avoir été condamné puis acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) et avoir fait de dix ans de prison.
À sa descente d’un jet privé en provenance de Bruxelles, M. Bemba a été accueilli par Martin Fayulu, qui revendique la victoire à l’élection présidentielle du 30 juin remportée par Félix Tshisekedi d’après les résultats officiels de la Commission électorale validés par la Cour constitutionnelle.
À proximité de l’aéroport, la foule était rare, sans commune mesure avec les milliers de personnes qui avaient salué son premier retour d’exil le 1er août dernier après onze ans d’absence.
M. Bemba n’était alors resté que quelques jours en RDC, le temps de déposer sa candidature à l’élection présidentielle finalement invalidée par la commission électorale.
Il était depuis rentré en Belgique d’où il a animé la coalition Lamuka autour de la candidature de M. Fayulu avec un autre ténor de l’opposition, l’ex-gouverneur du Katanga Moïse Katumbi.
“J’ai hâte de vous retrouver pour que nous puissions ensemble renforcer l’unité de vue et d’action pour un Congo prospère”, avait posté M. Bemba sur son compte Twitter, quelques jours avant son deuxième retour.
Des divergences sont apparues au sein de la coalition Lamuka. M. Fayulu incarne une opposition radicale et réclame la “vérité des urnes”.
À son propre retour d’un exil de trois ans il y a un mois, Moïse Katumbi avait déclaré qu’il ne combattrait pas Félix Tshisekedi mais ferait de “l’opposition républicaine et exigeante”.
Candidat malheureux à la présidentielle de 2006 face à l’ancien président Joseph Kabila, l’ex vice-président Bemba a passé dix ans à la prison de la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes commis pas ses troupes en Centrafrique, avant d’être acquitté et libéré en appel.
Il revient en RDC alors que le président Tshisekedi est lié par un accord de coalition avec son prédécesseur Joseph Kabila, qui a gardé une large majorité au Parlement. Cet accord n’a toujours pas débouché sur la formation d’un gouvernement.
Les leaders de la coalition Lamuka ont prévu des manifestations dimanche prochain jour de la fête de l’Indépendance pour protester contre l’invalidation d’une vingtaine de leurs députés par la Cour constitutionnelle.