Le compte à rebours commence ce matin pour l’opposition congolaise à Genève. C’est là, en Suisse, que les sept principaux leaders de l’opposition se retrouvent pour désigner un candidat unique.
L’ancien vice-président, Jean-Pierre Bemba, l’ex-gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, l’ancien Premier ministre, Adolphe Muzito, tous trois exclus de la course à la présidentielle, ont présents. Le sont aussi, bien sûr, tous ceux dont la candidature a été acceptée : Felix Tshisekedi, Vital Kamerhe, Martin Fayulu et Freddy Matungulu. Ils ont quatre jours – c’est la durée de leur visa – pour se mettre d’accord.
C’est la fondation Kofi-Annan qui a accepté de faciliter la rencontre. Ces dernières semaines, on a assisté à une alternance entre des déclarations communes et des escarmouches, ce qui fait planer un doute sur leur capacité à s’entendre.
Lors de leur précédente rencontre à Pretoria, les sept leaders de l’opposition se sont mis d’accord sur ce qu’ils attendent du futur candidat commun. Cette fois, ils doivent rentrer dans le coeur du sujet. Car une candidature commune suppose un partage des responsabilités entre les sept, pour la campagne, comme pour l’après-élections.
« C’est un ticket à sept », assure le candidat Martin Fayulu. En 2011, l’opposition avait échoué à s’unir autour de la candidature d’Etienne Tshisekedi, l’opposant historique, ce qui avait provoqué une dispersion des voix.
Ces derniers jours, les observateurs craignaient que la rencontre tourne à un pour ou contre Felix Tshisekedi, qui a repris l’UDPS depuis la mort de son père, ce dernier cristallisant les animosités pour avoir laissé son parti dire qu’il était prêt à aller aux élections « avec ou sans la machine à voter ».
Du côté de l’UDPS, on pointait la mauvaise foi de candidats qui, exclus de la course, voulaient pousser au boycott. « Ni boycott, ni parodie d’élection, nous voulons des élections conformes à la loi électorale et au calendrier », poursuit le président de l’Ecide, Martin Fayulu.
L’un des lieutenants de Moïse Katumbi, Christophe Lutundula, ajoute : « nous sommes devant un enjeu majeur, nous cristallisons les espoirs de bon nombre de nos compatriotes qui ne nous pardonneront pas d’échouer », a assuré l’opposant, en transit pour Genève.