Les Malgaches vote ce mercredi 9 décembre pour élire leur président dans un scrutin aux airs de revanche entre les deux poids lourds de la scène politique locale depuis plus de dix ans, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina, déterminés à retrouver le pouvoir.

La rivalité et l’inimitié qui opposent les deux ex-chefs de l’Etat font redouter de vives tensions à la proclamation des résultats, dans un pays habitué des crises politiques depuis son indépendance de la France en 1960.

Le vote se poursuivait sans incident dans l’après-midi avec, selon les indications, une abstention en légère progression par rapport à celle de 45,7% enregistrée à l’occasion du premier tour le 7 novembre.

« Il y a 4 à 5% de participation en moins sur tout le pays », a noté à la mi-journée le chef de la mission d’observation de l’Union européenne (UE), Cristian Preda.

Andry Rajoelina, un ex-publicitaire et disc-jockey de 44 ans, a viré en tête à l’issue du premier tour avec 39,23% des voix. Marc Ravalomanana, 69 ans, qui a fait fortune à la tête d’un groupe laitier, le talonnait avec 35,35%.

Les deux finalistes ont voté tôt dans la matinée dans la capitale Antananarivo.

« Je suis confiant, je pense que le peuple malgache tranchera une bonne fois pour toutes celui qui dirigera le pays », a déclaré M. Rajoelina. « Avec la participation de tout le peuple malgache, j’espère que l’on va changer Madagascar », a lancé en retour M. Ravalomanana.

Lors des dernières semaines de campagne, les deux hommes ont laissé libre cours à leur rancunes personnelles, nées de la crise de 2009.

L’ancien président Andry Rajoelina vote à Antananarivo le 19 décembre 2018

Elu président en 2002, M. Ravalomanana a été contraint à la démission sept ans plus tard par une vague de violentes manifestations ourdies par M. Rajoelina. Maire de la capitale, ce dernier avait alors été installé par l’armée à la tête d’une présidence non-élue.

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