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Le «Washington Post» publie la dernière tribune de Jamal Khashoggi

Le quotidien américain avait retenu sa publication dans l’espoir de le voir revenir, mais s’est finalement résolu devant l’évidence : le journaliste saoudien ne réapparaitra jamais. Dans le dernier article, qu’il a écrit et publié ce jeudi, Jamal Khashoggi fait dresse un amer constat sur l’état de la liberté de la presse dans le monde arabe.

« Ce dont le monde arabe a le plus besoin, c’est de la liberté d’expression. » Le titre de la dernière tribune de Jamal Khashoggi résonne comme un éloge funèbre, au-dessus de son portrait brossé en noir et blanc.

Dans une courte préface, le rédacteur en chef du Washington Post écrit : « J’ai reçu cet article au lendemain de la disparition de Jamal Khashoggi. Nous avons retardé sa publication dans l’espoir qu’il revienne le mettre en page avec nous. Mais je dois l’accepter : cela n’arrivera pas. »

Triste ironie, le dernier texte du journaliste saoudien est un vibrant plaidoyer pour la liberté de la presse. Il évoque les espoirs suscités par les printemps arabes de 2011 et décrit la poigne de fer qui s’est depuis refermée.

Le journaliste évoque un ami écrivain saoudien emprisonné, la saisie d’un journal par les autorités égyptiennes et se désole que « ces actions n’entrainent plus de représailles de la part de la communauté internationale, elles ne déclenchent plus qu’une condamnation rapidement suivie d’un silence. »

Jamal Khashoggi conclut avec un dernier appel : « Le monde a besoin d’une plateforme pour les voix arabes. La création d’un forum international indépendant, isolé des gouvernements qui prêchent la haine dans leur propagande, permettrait aux citoyens ordinaires du monde arabe de résoudre les problèmes auxquels ils font face. »

 

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