En Chine, le patron de l’Administration nationale de l’Energie est accusé de corruption. Nur Bekri est le dernier en date des hauts dirigeants communistes à tomber dans le cadre de la campagne anticorruption lancée par le président chinois Xi Jinping à son arrivée au pouvoir il y a six ans. C’est aussi l’un des rares responsables de haut rang issu de l’ethnie turcophone ouïghoure.
Ce n’est pas pour son soutien à la cause ouïghoure que Nur Bekri est aujourd’hui accusé d’avoir violé les lois et les règles du parti, bien au contraire. Pendant des années, l’ancien gouverneur de la province du Xinjiang a été qualifié de « marionnette » du régime chinois par les opposants du Congrès ouïghour mondial.
Sa fermeté à l’égard de ceux que Pékin considère comme des séparatistes, lui a valu de faire partie très jeune des étoiles montantes du parti. Il condamne avec la plus grande vigueur les émeutes de 2009 qui, officiellement, ont fait 197 morts dans le grand ouest chinois.
C’est aussi lui qui sera le premier à soutenir la condamnation à la prison à vie de l’universitaire etmilitant ouïghour Ilham Tohti en 2014 ; date ou justement il accède au poste de directeur de l’Administration nationale de l’Energie.
Ancien membre du Comité central du parti entre 2012 et 2017, directeur adjoint de la Commission nationale de la réforme et du développement, l’étoile a perdu de sa brillance ces derniers mois.
Aperçu à Moscou la semaine dernière avec la délégation chinoise du vice Premier ministre Han Zheng, Nur Bekri a repris mercredi un avion pour Singapour, indique le South China Morning Post, et c’est à son retour en Pékin jeudi qu’un comité d’accueil l’attendait à l’aéroport.
Cette nouvelle disgrâce dans le secteur du pétrole laisse désormais la main libre au président Xi pour nommer un proche à la tête d’un futur ministère de l’Énergie qui pourrait peut-être, à l’avenir, remplacer la puissante Administration nationale de l’Energie que dirigeait Nur Bekri depuis sa création il y a une décennie.