Eddie Komboigo, le président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) burkinabè, parti de l’ex-président Blaise Compaoré renversé en 2014, a été désigné dimanche 10 mai, candidat à la présidentielle de novembre par sa formation.
M. Komboigo, 56 ans, a été désigné par les membres du haut conseil du CDP, du bureau exécutif national et les secrétaires provinciaux à l’issue d’un vote remporté par 133 voix contre 21 à son rival, Yahaya Zoungrana.
Le choix de M. Komboigo devra être entériné par Blaise Compaoré, président d’honneur du CDP, qui vit en exil à Abidjan depuis sa chute en octobre 2014, renversé par la rue après 27 ans de pouvoir. Puis il devra être investi lors d’un congrès, selon le parti.
A la tête du CDP depuis mai 2015, cet expert-comptable qui a fait fortune à la tête d’un cabinet d’audit ne comptait pas parmi les barons du parti du temps où il régnait sans partage. Il était jusque-là député à l’assemblée nationale.
Déjà prétendant à la présidentielle de 2015, Eddie Komboigo avait vu sa candidature à rejetée en vertu d’une loi excluant les proches de Compaoré qui avaient soutenu son projet de modification de la constitution pour se maintenir au pouvoir, projet qui avait finalement causé sa chute.
Le Burkina Faso organisera le 22 novembre des élections présidentielle et législatives. Après une brève suspension en raison de l’épidémie de coronavirus, la révision des listes électorales a repris vendredi, le gouvernement ayant décidé d’alléger progressivement les mesures restrictives de lutte contre l‘épidémie.
Candidat à sa propre succession, le président Roch Marc Christian Kaboré devrait être opposé à de nombreux anciens proches de Blaise Compaoré, dont l’ancien Premier ministre Kadré Désiré Ouédraogo et Gilbert Noël Ouédraogo, dirigeant d’un ancien parti allié du régime Compaoré.
Tahirou Barry, un ministre démissionnaire du premier gouvernement du président Kaboré, a également annoncé sa candidature à la présidentielle.