Quelque 3,6 millions de Togolais sont appelés aux urnes samedi pour une élection présidentielle qui devrait reconduire pour un quatrième mandat le sortant Faure Gnassingbé, dont la famille est à la tête du petit pays d’Afrique de l’Ouest depuis plus d’un demi-siècle.
Peu de suspense au Togo où le président sortant, Faure Gnassingbé, devrait être réélu. Preuve d’un appareil d’État bien en place, plus que d’un véritable engouement populaire, « Faure », tel qu’il est surnommé dans le pays, a rassemblé les foules pour ses meetings, notamment dans le Nord, et même dans les bastions les plus contestataires, comme à Sokodé, grande ville située dans le centre-nord du pays.
Face au président du Togo, l’opposition se présente en rangs dispersés avec six candidats. Parmi eux, le malchanceux Jean-Pierre Fabre, leader historique de l’Alliance nationale pour le changement (ANC). Aux deux dernières présidentielles, en 2010 et 2015, l’opposant historique a toujours revendiqué la victoire mais sans jamais parvenir à prendre la place du président.
Son destin ne devrait pas être plus heureux cette année. L’ex-chef de file de l’opposition a perdu le soutien de certains alliés, comme l’ancien archevêque de Lomé, qui préfèrent soutenir l’ancien Premier ministre et président de l’Assemblée nationale Agbéyomé Kodjo.
De son côté, Faure Gnassingbé se targue d’un bon bilan économique après avoir lancé un vaste projet d’électrification et la réfection de 4 000 km de pistes pour désenclaver les zones rurales. Toutefois, la majorité de la population vit toujours dans une grande pauvreté. Et sa promesse de créer « plus de 500 000 emplois » semble difficilement réalisable, faute de tissu industriel.