Des centaines de manifestants se sont soulevés en RD Congo pour protester contre « l’inaction » de l’armée congolaise et des Casques bleus onusiens après le massacre, dans la nuit de dimanche à lundi, de huit civils à Béni, dans l’est du pays. La mairie et deux camps de l’ONU ont été attaqués.

Les forces de sécurité congolaises tiraient à balles réelles, lundi 25 novembre dans la matinée, à Beni, dans l’est de la République démocratique du Congo (RD Congo), pour contenir des manifestants qui ont attaqué deux camps des Nations unies, a constaté un correspondant de l’AFP.

La police et l’armée congolaise ont ouvert le feu à proximité des camps de l’ONU, visiblement pour tenter de disperser des centaines de manifestants en colère après un nouveau massacre dans la nuit de huit civils à Beni attribué au groupe armé des Forces démocratiques alliées (ADF).

Deux policiers ont été blessés et saignaient abondamment, a constaté le correspondant de l’AFP. De même source, deux hélicoptères des Nations unies survolaient Beni. Deux autres hélicoptères de l’ONU se sont brièvement posés dans l’un des deux camps attaqués, avant de repartir et des manifestants sont parvenus à envahir l’un des deux camps.

« Des manifestants ont cassé des murs d’enceinte d’un de nos bureaux. Des maisons du personnel des Nations unies ont été attaquées et vandalisées », a détaillé une porte-parole de la Monusco, évoquant des tirs en réponse de la police et de l’armée congolaises.

Avant de s’attaquer aux camps onusiens, proches l’un de l’autre, les habitants en colère ont mis le feu à l’autre bout de la ville à la mairie de Beni, qui a été partiellement incendiée, selon le correspondant de l’AFP.

« L’inaction » de l’armée congolaise et des Casques bleus dénoncée par les habitants

Les habitants de Beni dénoncent depuis jeudi « l’inaction » de l’armée congolaise et des Casques bleus face aux tueries à répétition attribuées aux ADF dans la région. Un manifestant a été tué samedi par la police.

Huit personnes ont été massacrées dans la nuit de dimanche à lundi à Beni, ont indiqué plusieurs sources. Au total, 77 civils ont été tués depuis le 5 novembre à Beni et ses environs (Nord-Kivu), d’après les dernières statistiques du baromètre sécuritaire du Kivu du Groupe d’Étude du Congo (GEC).

Il s’agit, d’après les experts, de représailles des ADF après les opérations militaires annoncées contre leurs bases le 30 octobre par l’armée congolaise. Celle-ci a lancé ses opérations contre le groupe de manière unilatérale, sans demander le renfort des Casques bleus de la Monusco.

À l’origine, les ADF sont des rebelles ougandais musulmans hostiles au président Yoweri Museveni, qui se sont repliés dans l’est de l’actuelle RD Congo, en 1995.

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