Après mois de manifestations réclamant son départ, le président Omar el-Béchir a limogé le gouvernement et déclaré l’état d’urgence dans tout le Soudan, lors d’un discours à la nation, vendredi 22 février.
« J’annonce l’état d’urgence dans tout le pays pour un an », a déclaré le président Béchir dans un discours télévisé à la nation, vendredi soir, avant d’ajouter : « J’annonce la dissolution du gouvernement aux nivaux fédéral et provincial ».
Dissolution du gouvernement fédéral, dissolution des gouvernements provinciaux, état d’urgence d’un an dans l’ensemble du pays, suspension des amendements constitutionnels permettant à Omar el-Béchir de briguer un nouveau mandat présidentiel en 2020… Autant de dispositions censées permettre au chef de l’Etat de reprendre la main sur la crise sans précédent qui secoue le Soudan.
Depuis deux mois, le pays est en proie à des manifestations quasi quotidiennes. Déclenchées par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain, la contestation s’est vite transformée en un mouvement visant à réclamer le départ d’Omar el-Béchir, au pouvoir depuis trente ans.
« Notre pays traverse une situation difficile et compliquée, la plus difficile de son histoire », a affirmé le chef de l’Etat soudanais, 75 ans. « Les problèmes économiques doivent être traités par des gens qualifiés et à cette fin, je formerai un gouvernement composé de personnes aux qualités » requises, a-t-il ajouté sans préciser quand ce gouvernement serait annoncé.