Martin Fayulu, président de l’ECIDé, lors de travaux du dialogue national inclusif à Kinshasa, le 16/12/2016. Radio Okapi/Ph. John Bompengo.

Les ténors de l’opposition congolaise ont désigné ce dimanche 11 novembre 2018 le député Martin Fayulu comme candidat unique à l’élection présidentielle de décembre, a-t-on annoncé officiellement après trois jours d’intenses négociations à Genève. Deux fois reportées depuis 2016, les élections du 23 décembre doivent choisir le prochain président de la République démocratique du Congo (RDC) pour succéder à Joseph Kabila, au pouvoir depuis 18 ans.

M. Fayulu, qui aura 62 ans le 21 novembre, est le président du parti d’opposition Engagement pour la citoyenneté et le développement. Sa désignation, accueillie par des applaudissement et des cris de joie par une partie des Congolais présents, a surpris car Félix Tshisekedi, président du parti historique d’opposition (UDPS) était donné comme favori. « Je veux remercier l’éternel Dieu tout-puissant et les leaders de l’opposition », a déclaré le « candidat commun » de l’opposition lors d’une conférence de presse. « Moi, je ne suis qu’un porte-parole des combats pour la liberté et pour la démocratie (…) et je suis convaincu que nous allons réussir à rendre notre pays démocratique, libre et indépendant », a-t-il ajouté. Sept ténors de l’opposition avaient fait le déplacement pour cette réunion cruciale. Mais seuls quatre d’entre eux ont été autorisés à se présenter à l’élection: MM. Fayulu et Tshisekedi, ainsi que l’ancien président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, et l’économiste Freddy Matungulu

L’ancien Premier ministre Adolphe Muzito, Moïse Katumbi, opposant en exil, et Jean-Pierre Bemba, ex-chef de guerre et ancien vice-président, étaient toutefois présents pour faire entendre leur choix. L’un des sujets de division entre les leaders de l’opposition concerne l’utilisation de machines à voter qui doivent permettre aux électeurs de choisir leur candidat et d’imprimer leur bulletin dans les bureaux de vote. Le 26 octobre, une partie de l’opposition avait marché dans les rues de plusieurs villes de RDC pour exiger l’abandon de ces « machines à tricher ». M. Fayulu a exclu de participer à l’élection si ces machines sont mises en place, alors que M. Tshisekedi était prêt à y participer « avec ou sans machines à voter ».

Interrogé sur ce point, M. Fayulu a répondu que « la coalition (de l’opposition) poursuivra sans relâche l’abandon » de cette machine. « Le combat se poursuit, nous voulons une élection sans machine à voter », a-t-il martelé. La réunion de Genève a été organisée par la Fondation Kofi Annan, basée à Genève. Son président, Alan Doss, qui a participé à toutes les discussions entre les leaders, a déclaré que la Fondation avait été « sollicitée pour faciliter le processus de consultation entre les partis politiques de la RDC ». Cela « s’inscrit dans le travail de médiation électorale de la Fondation », a-t-il ajouté.

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