Des coups de feu se font entendre ce mercredi 05 juin dans les rues de Khartoum, où la répression de la contestation, sur ordre du Conseil militaire au pouvoir, a fait au moins 60 morts depuis lundi, selon un comité proche des manifestants soudanais.
Depuis la dispersion du sit-in devant le QG de l’armée lundi, qualifiée de « massacre » par la contestation, des paramilitaires reliés à l’armée, les Forces de soutien rapide (RSF), ont été déployés à travers le pays, notamment à Khartoum.
Ces forces sont accusées par le mouvement de contestation d’être les principaux auteurs de la dispersion par la force des rassemblements, qui a fait « 60 morts » et « 326 blessés » depuis lundi, selon le dernier bilan du Comité central des médecins, proche de la contestation.
Cette organisation avait toutefois indiqué mardi que le nombre réel des morts était « plus important », seuls les corps recueillis dans les hôpitaux pouvant être comptabilisés selon elle.
Mercredi, plusieurs témoins ont rapporté des bruits de coups de feu à l’AFP dans la capitale soudanaise.
Boutiques au rideau de fer baissé, circulation réduite à une poignée de véhicules: les rues de Khartoum sont quasiment désertes, le jour où le pays célèbre la fête musulmane du Fitr, marquant la fin du mois du ramadan. Seuls quelques fidèles prient dans les rues de la capitale.
L’internet mobile n’est plus accessible depuis lundi, alors que les réseaux sociaux jouent un rôle majeur dans le mouvement de contestation.
Depuis le 6 avril, des manifestants sont réunis devant le QG de l’armée à Khartoum: après avoir réclamé le départ du président Omar el-Béchir, destitué par l’armée le 11 avril et remplacé par un Conseil militaire de transition, ils exigent désormais le transfert du pouvoir aux civils.