Le président Alassane Ouattara a déposé lundi son dossier de candidature à la commission électorale indépendante (CEI) à Abidjan, appelant à « la paix » après les violences qui ont fait au moins huit morts depuis l’annonce qu’il briguerait un troisième mandat controversé.
« Je sais compter sur l’ensemble de mes concitoyens pour que cette élection soit apaisée et que les Ivoiriens puissent faire leur choix en toute tranquillité, dans la paix, sans violence », a déclaré ce lundi 24 août le président Alassane Ouattara, alors qu’il sortait de la commission électorale indépendante (CEI) à Abidjan en Côte d’Ivoire , encadré par la plupart des membres du gouvernement. Il venait d’y déposer son dossier de candidature à la prochaine présidentielle.
« Nous nous soumettrons au verdict de nos concitoyens. Les citoyens se souviendront de notre bilan qui est un bilan exceptionnel ces neuf dernières années […]. J’ai une vision de stabilité, de sécurité, de paix et de bonheur pour les Ivoiriens », a-t-il conclu.
Violences à l’annonce de son investiture
Élu en 2010 puis réélu en 2015, le chef de l’État, 78 ans, avait initialement annoncé en mars son intention de ne pas se représenter à l’élection présidentielle du 31 octobre et de passer le relais à son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Mais celui-ci est décédé brutalement le 8 juillet d’un infarctus.
L’annonce le 6 août qu’Alassane Ouattara briguerait un troisième mandat a provoqué des manifestations qui ont dégénéré en violences pendant trois jours, faisant six morts, une centaine de blessés et 1 500 déplacés. Ce week-end, de nouvelles violences, interethniques, dans le sillage de son investiture par son parti, ont fait au moins deux morts à Divo (200 km au nord-ouest d’Abidjan).
Premier ou troisième mandat ?
La Constitution, révisée en 2016, limite à deux les mandats présidentiels. Les partisans de Alassane Ouattara affirment que la révision a remis le compteur des mandats à zéro, ses adversaires jugent anticonstitutionnelle une troisième candidature.
La crainte de violences encore plus meurtrières, à l’approche du scrutin du 31 octobre, est forte, dix ans après la crise née de la présidentielle de 2010, qui avait fait 3 000 morts et vu Alassane Ouattara accéder au pouvoir.