Comme il est de tradition et conformément aux dispositions de notre constitution, l’Assemblée Nationale ouvre ce 05 octobre la deuxième Session Ordinaire dite Session Budgétaire de l’année 2018. Outre certains textes dont l’importance et l’urgence sont établies, ladite session sera essentiellement consacrée à l’examen et à l’adoption du projet de Loi de Finances Initiale 2019.
Je voudrais saisir cette occasion pour remercier les membres du gouvernement, les représentants des Institutions Constitutionnelles et l’ensemble des distingués invités qui nous ont fait l’honneur de rehausser le niveau de cette cérémonie par leur présence.
Au lendemain de la célébration du 60ème anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale, je voudrais aussi formuler pour notre peuple et notre pays, les vœux de prospérité, de bonheur et de santé. Je veux aussi saisir cette occasion pour dire à certains de nos compatriotes qui, par leurs discours et les actes qu’ils posent, exposent le pays à des risques permanents de confrontation. Je les invite à revenir à de meilleurs sentiments pour la stabilité de ce pays sans laquelle aucun progrès ne peut être possible.
Cette session s’ouvre dans un contexte qui a été précédé, un mois plutôt, d’un débat d’orientation budgétaire et de l’adoption de la Loi de Finances Rectificative 2018. Face aux innombrables défis, l’Assemblée Nationale encourage le Gouvernement dans les efforts qu’il a entrepris pour améliorer le fonctionnement de nos Institutions suite à nos recommandations issues de ce débat et de celles précédemment faites au cours des travaux en commissions et en plénières par la Représentation Nationale.
La session s’ouvre également dans un contexte d’élections passées et à venir, et qui va très certainement enregistrer, sous peu de temps, l’installation des conseillers communaux.
Le contexte est, enfin, dominé par un climat d’incompréhension dans lequel nous baignons actuellement, chose qui peut compromettre l’avenir de nos enfants et le devenir de notre Nation.
Dans la perspective des échéances électorales prochaines, j’invite, du haut de cette tribune, tous les acteurs politiques à jouer le rôle majeur, qui est le leur, pour la consolidation du tissu social et l’épanouissement de notre jeune démocratie.
C’est le lieu de saluer les acteurs de toutes obédiences politiques pour leur implication, à travers le comité de suivi, dans la conduite apaisée du processus électoral. Qu’ils en soient tous remerciés.
Notre Nation à une vocation historique au dialogue qui lui a toujours permis d’anticiper sur les soubresauts des changements incontrôlés ; notre rôle, notre devoir à nous, forces politiques et acteurs sociaux, est de conduire le dialogue politique avec responsabilité pour faire sauter les obstacles à la stabilité du pays pour sa sécurité et son développement et ce, sans transgresser les dispositions des lois et règlements en vigueur qu’il convient d’appliquer dans toute leur rigueur aux contrevenants.
Je reviens encore sur ce climat d’incompréhension dans lequel nous baignons pour dire qu’il peut compromettre le devenir de notre Nation et l’avenir de nos enfants qui n’hésiteront pas demain à nous juger sévèrement.
Depuis l’examen et l’adoption de la Loi de Finances 2014, la première de notre législature, beaucoup d’efforts ont été fournis par le Gouvernement et ce, malgré les difficultés dévastatrices de la Fièvre Hémorragique à Virus EBOLA sur le plan social, économique et sanitaire pendant deux ans.
Les chiffres sont suffisamment illustratifs pour mettre en exergue ces efforts fournis par le gouvernement dans le but d’améliorer le cadre macro-économique et d’accélérer la marche vers le développement économique et social. En effet, on constate qu’en valeurs absolues :
– le produit intérieur brut (PIB) qui était de 43.387 milliards de GNF en 2014 a connu une tendance progressive qui a atteint, en 2018, 99.558 milliards GNF.
– la pression fiscale passe de 16,2% en 2014 à 18,16% en 2018 ;
– les recettes intérieures estimées à 9.526 milliards GNF en 2014 sont passées à 16.136 milliards en 2018 ;
– les dépenses totales ont connu une progression sensible passant de 11.136 milliards GNF en 2014 à 20.155 milliards GNF en 2018 dont 2.120 milliards GNF pour les traitements et les salaires en 2014, 4.128 milliards GNF toujours pour les salaires en 2018, quand les dépenses en capital sont passées d’environ 3.157 milliards GNF en 2014 à 7.387 milliards en 2018 ;
– on constate enfin que le taux de croissance qui était de 4,5% en 2014 passe à 6% en 2018 (malgré la mise en berne de deux ans), ce qui a permis le solde de base de passer de – 1.424 milliards GNF en 2014,à + 929 milliards en 2018.
Ce constat chiffré justifie l’effort budgétaire significatif que chacun de nous doit louer pour être honnête et patriote.
Au cours du débat d’orientation budgétaire, j’avais encouragé l’exécutif à prendre en compte les recommandations du secteur privé et de la société civile pour mobiliser beaucoup plus de recettes publiques afin de doter l’Etat de suffisamment de ressources intérieures nécessaires pour faire face aux besoins de financement du Trésor dans le cadre de son fonctionnement et du financement des investissements publics.
Dans le cadre précis de la gouvernance et de la transparence financière, notre Institution ne cesse d’interpeler le gouvernement sur la nécessité de produire les projets de loi de Règlement pour permettre une meilleure lisibilité des autorisations légales de recettes et de dépenses.
Il est temps que nous agissions ensemble pour garantir à nos compatriotes le progrès social auquel ils aspirent en privilégiant le travail pour créer la richesse, ce qui n’est possible qu’en se débarrassent de ces habitudes de facilité, de violence et d’invectives dont souffre la société guinéenne.
Nos divergences politiques ne doivent pas nous faire perdre de vue l’essentiel de notre combat contre les nombreux défis auxquels le peuple est confronté. Chacun de nous à quelque niveau administratif ou politique qu’il soit doit se considérer comme une variable de progrès et de salut et fonctionner comme tel pour un meilleur vivre ensemble.
Rien ne doit nous distraire pour affronter ces grands défis tels que le manque d’emplois pour les jeunes, la lutte contre la pauvreté, l’accès aux services sociaux de base, le faible niveau de développement des infrastructures etc. A cet égard, il convient, chers collègues, de féliciter le
Gouvernement qui est entrain de déployer d’importants efforts pour y faire face et les résultats sont visibles même s’il y a encore beaucoup à faire.
Notre pays qui puise son inspiration de son histoire et qui se construit brique par brique avec l’ardeur et la motivation de ses fils et filles, doit rejeter toutes les prises de positions subjectives qui ne rassemblent pas, qui menacent l’unité nationale et la stabilité du pays.
Pour ce faire, il nous faut assumer pleinement nos idées avec responsabilité dans le sens du changement qualitatif, sans renier les valeurs profondes qui fondent notre identité.
Je souhaite que ce soit seulement le souci de l’intérêt supérieur de notre pays qui guide nos efforts pour bâtir collectivement une nation forte, prospère et démocratique.
Comme vous, je crois fermement en ma Guinée, la Guinée de nos valeureux ancêtres, celle d’aujourd’hui dans sa quête du bonheur et la Guinée émergente de demain qui est en cours de réalisation avec le Professeur Alpha CONDE.
C’est sur ces mots que je déclare ouvert les travaux de la Session Budgétaire pour l’examen et l’adoption de la Loi de Finances Initiale 2019.
Par Son Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale
Honorable Claude Kory KONDIANO
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