Un mois après le meurtre Jamal Khashoggi au consulat saoudien à Istanbul, un procureur turc a affirmé mercredi que le journaliste avait été « étranglé » peu après son entrée au consulat, et que son corps avait ensuite été « démembré ».
Le procureur en chef d’Istanbul a déclaré, mercredi 31 octobre, que le journaliste saoudien Jamal Khashoggi, tué le 2 octobre dernier à l’intérieur du consulat d’Arabie saoudite à Istanbul, avait été « étranglé » dès son entrée dans le consulat et son corps « démembré ».
Irfan Fidan, confirmant des informations qui avaient déjà fuité dans la presse turque, a ajouté dans un communiqué diffusé par ses services que les assassins du journaliste s’étaient ensuite débarrassés de son corps.
Le procureur turc a confirmé que l’assassinat du journaliste avait été planifié, comme l’avait déjà affirmé le président turc Recep Tayyip Erdogan. Ces déclarations font suite à la visite du procureur général d’Arabie saoudite au consulat d’Istanbul. Ce dernier s’est entretenu à deux reprises en deux jours avec Irfan Fidan.
Le président turc accroît chaque jour un peu plus la pression sur les enquêteurs afin que l’enquête aboutisse. S’exprimant peu après l’arrivée du procureur saoudien au consulat mardi, Recep Tayyip Erdogan l’a exhorté à identifier « qui a donné l’ordre » aux meurtriers de Jamal Khashoggi.
Aucune trace du corps du journaliste
« Qui a envoyé ces 15 personnes [soupçonnées d’avoir tué Khashoggi, NDLR] ? En tant que procureur général saoudien, il faut que vous questionniez cela, que vous le révéliez », a déclaré le président turc à la presse, à Ankara.
« Il faut maintenant résoudre cette affaire. Inutile de tergiverser, cela n’a aucun sens d’essayer de sauver certaines personnes », a-t-il ajouté, en se gardant toutefois de citer des noms.
Quatre semaines après la mort de Jamal Khasoggi, les enquêteurs n’ont toujours pas retrouvé son corps. Le journaliste s’était exilé l’an passé aux États-Unis et publiait régulièrement dans le Washington Post des tribunes critiques envers l’héritier du trône saoudien, le prince Mohamed ben Salmane.
Les autorités saoudiennes qui, sous la pression internationale, ont admis le meurtre du journaliste au consulat, affirment que le corps a été remis après le meurtre à un « collobarateur local », sans donner davantage de précisions.