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Guinée – Kabinet Cissé, président de la Ceni : « Nous ne céderons pas aux pressions extérieures »

À quelques mois de la présidentielle, c’est lui qui a la charge d’organiser des « élections libres, transparentes et inclusives ». Kabinet Cissé, président de la Ceni, expose sa feuille de route et affiche sa volonté d’indépendance.

En acceptant la présidence de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Kabinet Cissé savait qu’il prenait les rênes de l’une des institutions les plus difficiles à gérer à Conakry. Mais le nouveau président a vite pris ses marques. À peine investi, il a proposé à Alpha Condé la date du 18 octobre pour la tenue du scrutin. En attendant la validation du chef de l’État, il a d’ores et déjà fixé le chronogramme à suivre.

Le nouveau patron de la Ceni entend marquer une rupture avec ses prédécesseurs. Les querelles politiques ne sont pas ses affaires, confie-t-il à Jeune Afrique, exprimant son souhait de voir naître une réforme globale de la Commission, basée sur une « Ceni technique » où les commissaires désignés par les partis politiques seraient relégués à une fonction administrative.

Jeune Afrique : La Ceni a proposé la date du 18 octobre prochain pour la tenue des élections présidentielles. Ce calendrier est-il tenable, dans le contexte actuel ?

Oui, cette date est tout à fait tenable, et nous y travaillons avec tous les commissaires de la Ceni. Par ailleurs, il est important de préciser qu’elle est indicative et n’est en aucun cas définitive. Conformément à la loi, il appartient au président de la République de l’entériner ou non.

Son mandat prenant fin entre le 20 et le 21 décembre prochain, il était de notre devoir de fixer une date « technique ». En effet, toujours selon la loi, l’élection présidentielle doit se tenir 60 jours au moins et 90 jours au plus avant l’expiration du mandat précédent. C’est ainsi que nous avons privilégié la date du 18 octobre.

Quoi qu’il en soit, la Ceni a déjà commencé à dérouler son chronogramme depuis le 20 juillet. L’objectif est d’assainir le fichier électoral pour favoriser une élection libre, transparente et inclusive.

Lors du double scrutin du 22 mars 2020, le chronogramme de la Ceni a longtemps divisé en son sein. Les commissaires issus de l’opposition l’ont maintes fois rejeté, ainsi que plusieurs organisations internationales. Allez-vous prendre en compte ces critiques ?

Sur les questions relatives aux polémiques, oui, la Ceni a connu quelques difficultés ces dernières années. Mais nous considérons que nous travaillons conformément à la loi électorale. Nous ne pouvons pas céder aux pressions extérieures à la commission. Ni contrôler l’opinion des gens.

La principale mission de la Commission est de régler la question relative aux 2,4 millions d’électeurs qui ont été écartés lors du double scrutin de mars car considérés comme « problématiques ». Certains ont prétendu que ces électeurs étaient fictifs, c’est faux. Ils existent, mais nombres d’entre eux ne possèdent pas de carte d’identité numérique ou n’ont pas participé à la dernière campagne de recensement.

La tâche qui nous incombe aujourd’hui est de régulariser la situation de ces citoyens pour les intégrer dans le processus électoral.

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