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Foot africain : vers une élection du président de la CAF unique

Le 12 mars 2021 à Rabat, sauf grosse surprise, Patrice Motsepe devrait devenir le septième président élu de la Confédération africaine de football (CAF). Le Sud-Africain est désormais le seul candidat déclaré, suite à l’annonce des retraits de Jacques Anouma, d’Augustin Senghor et d’Ahmed Yahya et à la suspension pour 2 ans du patron sortant de la CAF, Ahmad. Un scrutin sous l’œil de la Fédération internationale de football.

En 2013, à Marrakech, Issa Hayatou avait été réélu président de la Confédération africaine de football (CAF), par acclamation, pour un septième mandat. Le Camerounais, patron depuis 1988, avait fait en sorte d’être le seul candidat grâce à un changement de statuts de la CAF. Lors de l’Assemblée générale élective, il avait martelé son autorité sous les regards amusés de Sepp Blatter, le président de la Fédération internationale de football (FIFA) de 1998 à 2015, et de Michel Platini, celui de la confédération européenne (UEFA).

Huit ans plus tard, retour au Maroc. Mais le contexte est radicalement différent. Issa Hayatou, battu en 2017 à Addis-Abeba à la surprise générale par le Malgache Ahmad, n’est plus en place. Tout comme Blatter et Platini, emportés une série des scandales à la FIFA (« FIFAgate »). Gianni Infantino, l’ancien bras-droit de Platini à l’UEFA, est devenu le patron du foot mondial en 2016, avant d’être réélu en 2019.

L’approche du Suisse envers l’Afrique est moins complaisante que celle de Blatter et plus intrusive. Après avoir accueilli avec satisfaction la victoire d’Ahmad en 2017, Gianni Infantino va assister au sacre d’un homme qu’il connaît bien, Patrice Motsepe.

Vers une élection par acclamation

Le Sud-Africain est le seul candidat en lice, ce 12 mars 2021 à Rabat, pour diriger le foot africain. Les autres postulants, l’Ivoirien Jacques Anouma, le Sénégalais Augustin Senghor et le Mauritanien Ahmed Yahya, ont accepté l’idée de se retirer, suite à une série de réunions à Rabat, fin février, en présence de représentants de la Fédération marocaine (FRMF) et de la FIFA. Le tout après une opération de communication sur le thème de l’unité au service du football continental.

Quant au patron sortant de la CAF, Ahmad, il ne pourra pas briguer un deuxième mandat, comme il le souhaitait initialement. Suspendu 5 ans par la FIFA, le Malgache a vu cette sanction réduite à 2 ans par le Tribunal arbitral du sport (TAS).

Patrice Motsepe devrait donc être élu par acclamation, vendredi, en vertu des statuts de la CAF. Ce milliardaire deviendra ainsi le premier Sud-Africain et anglophone à diriger l’institution créée en 1957 et basée au Caire.

Un programme en attente

Fin février, celui qui a fait fortune dans le secteur minier s’était enfin exprimé sur sa candidature surprise. Le patron du club Mamelodi Sundowns avait alors présenté un programme très convenu, moins détaillé que celui d’Ahmed Yahya par exemple.

Comme ses trois autres (anciens) rivaux, Patrice Motsepe avait affiché officiellement la même position concernant le point qui concentre toutes les attentes : la périodicité de la Coupe d’Afrique des nations. Il avait dit sa préférence pour une CAN tous les 2 ans plutôt que tous les 4 ans, tout en laissant la porte ouverte à une réflexion sur ce sujet.

Le quatuor a promis un programme commun qui devrait être dévoilé sous peu. Il devrait faire la part belle à des promesses de meilleure gouvernance et d’amélioration de la situation économique de la CAF.

Sous l’œil de la FIFA

Ces deux dernières années, la FIFA s’est impliquée dans les affaires d’une CAF « reconnue » en tant que confédération mais pas affiliée à l’instance basée à Zurich. La cheffe de l’administration de la FIFA, Fatma Samoura, a été détachée pour mener une mission d’aout 2019 à janvier 2020 au Caire. Un audit a par ailleurs été réalisé par la société PwC. Les différents rapports font état d’une organisation en grande difficulté.

La tâche de Patrice Motsepe sera d’améliorer le management de la CAF et de trouver de nouveaux partenaires pour relancer une institution en difficulté financière, après quatre années de réformes couteuses et 12 mois de crise du Covid-19.

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