A partir de 8h TU ce samedi 13 octobre, six millions et demi d’électeurs ivoiriens sont appelés à choisir près de 200 maires et 31 conseils régionaux. Le scrutin a valeur de test avant la présidentielle de 2020 et met un terme à une campagne marquée par un certain nombre de tensions, dans les discours et parfois sur le terrain.
Pour sécuriser les scrutins, 30 000 policiers, gendarmes et militaires sont déployés dans le pays en particulier dans des « localités à risque » où la campagne s’est révélée tendue. Plusieurs villes ont en effet été le théâtre d’affrontements entre partisans de candidats. Des affrontements qui ont même provoqué la mort d’un homme à Bédiala cette semaine.
Ces tensions résultent de la tonalité d’un débat politique qui s’envenime de semaine en semaine depuis des mois, en particulier entre le PDCI et ses ex-alliés de la coalition RHDP qui tourne aujourd’hui autour du RDR d’Alassane Ouattara. Le RHDP a perdu l’un de ses deux moteurs : l’allié du RDR en 2011 est devenu son meilleur ennemi. Par crainte de se voir imposer un candidat en 2020 voire de se faire totalement absorber, le PDCI ne cesse de prendre ses distances avec le parti unifié cher à Alassane Ouattara. Le parti d’Henri Konan Bedié a d’ailleurs aligné des candidats dans plus de la moitié des communes et les deux tiers des régions, face à des candidats RHDP parfois issus de ses propres rangs.
Le PDCI affaibli par une fronde interne
Mais le PDCI doit aussi faire face à la fronde de nombre de ses cadres, favorables au RHDP. Des frondeurs qui concourent d’ailleurs parfois ce samedi sous les couleurs du parti unifié contre leur propre formation. Le parti part donc à l’élection affaibli par ses divisions internes.
En lice également un peu moins de 400 candidats indépendants dont certains sont soutenus par Guillaume Soro, officiellement membre du RDR. Alors qu’il ne cache pas ses ambitions présidentielles pour 2020, Soro soutient nombre de listes indépendantes, comme celle de Tehfour Koné à Abobo face au poids lourd du régime, le ministre de la Défense, Hamed Bakayoko. C’est d’ailleurs l’une des inconnues de ce scrutin, les « indépendants » plus nombreux que tous les candidats « étiquetés » parviendront-ils à faire le plein des voix chez les électeurs non encartés ?
Un premier test avant la présidentielle de 2020
Quant au FPI, l’aile dure du parti restée fidèle à Laurent Gbagbo boycotte le scrutin, mais l’aile dirigée par Pascal Affi N’Guessan, lui-même candidat aux régionales, présente une douzaine de listes aux municipales et soutient une poignée d’indépendants.
Qui pèse quoi ? A quoi ressemblera l’échiquier politique ? Quelles seront les lignes de front, les rapprochements possibles en vue de la présidentielle de 2020 ? Voilà quelques-unes des questions auxquelles le double scrutin de ce samedi pourrait apporter quelques réponses.